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What Henry Knew
5 mai 2011

Des hauts et des bas

 

 

ass

 

 

Lecteur,

 

 

Aujourd’hui, m’en vais t’causer chiffons et bouts d’ficelles.

 

Chiffons de soie et ficelles de strings, s’entend.

 

Et pas juste strings, je vais aussi parler tangas : je suis pour l’oe-cul-ménisme et le sein-crétisme en matière de lingerie (ok, j’a-raie-te).

 

Aujourd’hui donc, on va parler sans dessus dessous. On va faire la danse des sept voiles Salomé-style. On va strip-teaser dans tous les sens et se vouer à tous les seins.

 

Car la lingerie, c’est  beaucoup plus que quelques chutes de tissu posées artistiquement sur nos vertigineuses chutes de reins et dont le rapport €/cm2 avoisine celui d’un appartement parisien.

pin_up_alluring

La lingerie, c’est en effet un soutien.  Un soutien physique contre les lois de Galilée, Newton, Einstein et Murphy réunies, mais surtout un soutien psychologique à armatures métalliques renforcées.

 

Mon Aubade 90C, il me soutient corps et âme. Comme Michelle son Barack bien aimé, comme une soccer mom son prometteur cadet, comme la fresque de Michel-Ange sa chapelle sacrée.

 

Il est clé de voûte sous des airs de balcon, structure en fer forgé sculptant poétiquement les volutes de mon anatomie. Il porte et envoûte, maintient et galbe, souligne, rehausse, et transcende. Oui, lovés dans son balconnet, mes seins s’élèvent et touchent au sublime.

 

J’ai un Darjeeling qui me caresse la peau et l’ego dans le sens de la mousseline. Une guêpière à petits noeuds qui épouse mes hanches et me fait la taille fine d’une sylphide. Un tanga noir et rouge qui fait danser le tango à mes courbes et fait se chalouper ma self-esteem.

 

L’anicroche, c’est que son soutien n’est pas indéfectible. Oui, la lingerie a son quant-à-elle, et parfois il lui prend l’envie de se désolidariser de notre personne. De se faire la ma(i)lle.

 

La biatch.

 

Ce billet se propose donc de t'offrir un petit florilège de dialogues qu’il m’est arrivé d’entretenir avec certains articles de ma lingerie personnelle, lorsque celle-ci me lançait des signes évidents de velléité de sécession.  J’ai déjà évoqué dans un précédent post l’épisode tragique où un de mes bas décida un soir de rencart de se défiler en se filant, l’infâme fripon. Voici trois autres anecdotes rebaptisées SuperBowl-style: Hottie’s Janet-moments.

 

lingerie_vichy

 

 

Fragments d’un discours amoureux entre Hottie et sa lingerie

 

 

Extrait #1

 

 

Décor: Intérieur feutré dans bar branché de la capitale, photophores indigo sur tables octogonales en stratifié prune.

Acteurs: Une Hottie assise à une desdites tables; un soutif; un individu de sexe Pamal avec qui elle “prend un verre” (comprendre: passe en entretien d’embauche pour CDD sexuel éventuel, suite à une rencontre sur le net); deux cocktails portant un nom salace posés devant eux.

 

Soutif-pigeonnant-à-bretelles-amovibles (a.k.a. SPBA): Bon le mec en face, sa tronche me revient vraiment pas. Je frise l’ennui là. J’en ai les bretelles qui frétillent.

Hottie: SPBA, je sens que tu commences à déconner. Me lâche pas. J’ai besoin de toi. Le flot de la conversation commence à se tarir.

SPBA (étouffant un bâillement – comme tout article de vêtement insolent qui se respecte): Oui, ben je fais ce que je veux. D’ailleurs, tiens, hop.

Hottie (sentant la bretelle droite de SPBA effectuer un saut à l’élastique au-dessus de son épaule): Oh le &#@ !!

SPBA: Hottie, châtie un peu ton langage. On n’a pas tricoté du mohair ensemble que je sache.

Hottie (tentant de masquer par un savant jeu d’arabesques d’avant-bras le fait que son sein droit se situe désormais 5 mètres en-deça de son sein gauche): Plus JAMAIS je te sors en public, tu m’entends. PLUS JA-MAIS!

SPBA: Ouais, ouais, tu dis ça à chaque fois. Mais ya que moi qui te fait pigeonner les seins comme ça. Tu reviens toujours vers moi au final.

Hottie:  Non, mais là, tu dépasses les coutures du tolérable. C’est fini. J’ai plus confiance. Tu as cassé un truc entre nous.

SPBA: Je t’ai surtout cassé ton coup.

Hottie: Je te hais, je t’abhorre, je t’abomine, espèce d’ignoble oripeau!! Dès que je rentre, je te balance.

SPBA: Et si tu me jettes, ta robe noire strapless, tu la mettras avec quoi alors?

Hottie (fulminante de frustration): Je… je… !!!…  Bon ok, pas direct le container, mais je te mets au placard pendant au moins 2 mo… semai… jours! Au moins! Nom d’un Denim! Si on peut même plus compter sur son soutif pour nous épauler.

 

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Extrait #2

 

Tan-le-String (oui mon string a un prénom vietnamien): Et je gratte et je gratte et hop que je la fais se tortiller. Ah ce pouvoir dont je jouis, je ne m’en lasserai jamais. Je me fends tellement la poire en lui fendant l’abricot. HA HA HA.

Hottie: Dis, Tan, tu pourrais arrêter d’infliger une danse de saint-gui à mon postérieur là. C’est agaçant.

String: Que nenni. C’est fort divertissant, bien au contraire. Et puis comme ça, j’ai l’impression d’exister. Le reste du temps, j’ai la sensation d’être invisible à tes yeux. Alors que j’ai une âme, moi! J’ai une personnalité, du relief, des coutures! J’ai besoin qu’on prenne soin de moi, qu’on reconnaisse ma valeur de corde sensible.

Hottie: Oh, mais ma reconnaissance à ton égard est éternelle.

laundryString: Ouais ouais.

Hottie: Non mais par contre arrête ça tout de suite, parce que j’aimerais bien être crédible devant mon chef là, et j’arrête pas de remuer du valseur. J’ai l’impression d’être une femelle Bonobo en chaleur le soir de la Saint-Jean.

String: Bon tu me promets d’arrêter de me laver avec le tanga rose alors? Je le supporte pas. Il déteint sur tout ce qui bouge. Et puis j’aimerais aussi que tu vérifies scrupuleusement la température de l’eau. Je suis délicat moi, je ne supporte que 20°, et toi tu me jettes sans scrupule dans une eau à 45° facile. Avec tes grosses chaussettes informes que tu mets pour faire du roller. Mon ego de string prend un sacré coup dans ces moments-là.

Hottie: Hélas, Tan (NoteDeLaHottie: J’espère que les amateurs de calembours se régalent, je fais de mon mieux), je te trouve particulièrement tendu comme string.  Tu tires trop sur la corde ces derniers temps.

String-de-plus-en-plus-tendu-mais-ne-se-dégonflant-pas: Et je veux de l’assouplissant parfum fleur de cerisier spécial “strings noirs” aussi!! ET… j’exige d’être ensuite posé bien à plat avec délicatesse – pas être balancé façon jeté-roulé-boulé dans ta baignoire et abandonné là comme un vieux torchon défraîchi pendant trois heures le temps que tu finisses ta conversation Skype avec Emilie.

Hottie: Euh t’abuses pas un peu là ? Si tu n’arrêtes pas tout de suite ce chantage scélérat, je … je te…  je te DEPAREILLE !!! Ah, tu t’y attendais pas à celle-là, hein ! [rictus de haine venant tordre la bouche de la Hottie en prononçant ces paroles d’une rare violence]

String: NOOOOOOOOOOON! Ma vie ne tient déjà qu’à un fil et tu veux m’enlever ma seule fierté, mon seul Triumph, tu as vraiment le coeur croisé ! [sanglots longs des violons du poème s’élevant dans le lointain pour accompagner la complainte de leur ami – affaire de solidarité entre instruments à cordes]

Hottie: Oui. Et je te mettrai sans scrupule avec le Aubade blanc à dentelles et petites incrustations de pierres bleues que tu détestes tant parce que tu fais triste figure à côté, vil lycra noir.

String: Bon tu l’auras voulu, je lance une coalition.

String à Soutif: SOS, SOS (= String Ordonne à Soutif) !!

Soutif (ouvrant un bonnet endormi): Humph?

String: Hottie me soûle. D’abord, chuis trempé (rapport à la vision de son chef en face là). Et ya son tampax qui me fait la morale en disant que sa ficelle à lui est 100% coton bio-dégradable et que je suis pas eco-friendly. Ya moyen que tu te dégrafes dans les 10 prochaines secondes pour lui rappeler que sans nous, elle est rien?

Soutif: Robert, robert*.

 

 * Formule d’assentiment utilisé par les soutifs rebelles lors d’une opération militaire. Equivalent en langage de soutif de ‘Roger’.

 

 

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Extrait #3:

 

Décor: Extérieur jour. Rue parisienne. Sujet marchant d’un pas léger, agile et assuré le long d’une rue piétonne, animée et commerçante, telle une Pérette des temps modernes, court vêtue, cotillon simple et souliers plats, en route vers un rendez-vous susceptible de faire faire un salto avant à son existence (sinon c’est pas drôle).

 

Bas-qui-veut-s’faire-la-malle: Tiens et si je décidais que le caoutchouc de ma jarretière ne collait plus. Oh oui, ça serait burlesque comme effeuillage, ça.

Hottie: Ouhla, j’ai la sensation qu’il y a comme péril en la jarretière là. .. Non, nooooon! Ne toooombe pas! Ô rage, ô désespoir, ô lingerie ennemie! Je t’en conjure, au nom de toutes les Princesses Tam-Tam de l’Asie mineure et Meurthe-et-Moselle, je ferai tout ce que tu veux. Je te laverai avec amour et du lait d’ânesse à la lavande [Note: quand elle est désespérée, la Hottie fait des zeugmes]. Je te mettrai dans un tiroir spécial de ma penderie étiqueté “A bas les hauts, les bas c’est hot”! Je t’enfilerai sensuellement et amoureusement, après avoir mis des gants de soie comme le faisait feu ma grand-mère (true story – elle avait une cote de popularité auprès de sa lingerie ma grand-mère, je vous raconte même pas).

Bas-indécis : Hum.

Hottie (tentant de flagorner la vicieuse viscose): Ô bas, tu est pourtant si haut placé dans mon coeur. Tu… tu… rayonnes!  [NdlaHottie: Amateurs de calembours, rebonjour!]

Bas-énervé: Nom d’un Dupont de Nemours, tu crois que je vais être sensible à tes flagorneries, vile flatteuse.

Hottie: Mais tu me fais une si belle jambe.

Bas-sortant-de-ses-bottes: Nom d’un nylon! C’est incroyable d’entendre de pareilles bas-livernes.

Hottie: Ô mon Dim, à mon grand dam, il n’y a que toi qui m’ailles…

Bas-remontant-dans-l’estime-de-celle-qui-le-porte: Hum, tu sais parler aux bas toi. Ok, trêve.

Hottie: Merci.

Bas-redescendant-dans-l’estime-susmentionnée: Oups. Notre échange a échauffé le caoutchouc qui a perdu toute capacité d’adhérence.

Hottie (se retrouvant avec un bas enroulé autour de la cheville gauche) : Argh!!!!!!! Vite une porte-cochère!! Un lampadaire !!! Un bac de géraniums géant !!!! Neeeeeeeed !!!

 

 

 

 

Your Hotness

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