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What Henry Knew
24 février 2011

Dirty Talking - Part One

 

1.      Shut up and do me !


chut

 
 

      a.  Le profil J’éçeilleméjtrompperssonn

 

Premier cas d’école : Le mec qui est plein de bonne volonté, qui essaye, qui essaye… mais qui peut pas.

Vous savez, celui qui vous sort d’un ton pas convaincu et donc pas du tout convaincant un hésitant : “Euh t’aimes euh… ça … hein ?.. ??... ???” avec plein de points d’interrogation en suspension dans l’air, tellement palpables les points en question que tu rêves de t’y accrocher pour qu’ils t’embarquent au pays imaginaire.

Enfin loin quoi.

Partout sauf là.

 

Extrait : Type 1


The-Little-Engine-That-Could-Not : Euh, t’es vraiment une sa-, hum… une sa-…lope ?? (peut-être, je sais pas, t’en penses quoi? on en parle autour d’un verre ?)

Hottie (tentant d’y croire) : Oh ouiiii ! Tu aimes quand je suis une salope hein ?

The-Little (rougissant tellement que ça crée une aurore boréale dans la chambre) : Euh. Oui bien sûr. Absolument. Certes.

Hottie : Et tu voudrais lui faire quoi à ta salope ?

TL (en mode supernova) : Euh… alors euh… des choses… plein de choses…

Hottie (lueur d’espoir) : Par exemple ?

TL (pris de panique) : Euh… euuuuuh !!!!!! Fessebitechattecouille-MAMAAN-AU-SECOURS !!!!

Hottie (douche froide: ….. Bon, on joue à celui-qui-parle-a-perdu ?

TL (ressuscitant) : Ah ben comme tu veux – si tu préfères – à ta guise vraiment !

 

Résumé du profil : C’est brouillon, c’est incertain, ça manque tragiquement d’assurance. Ca met tout le monde mal à l’aise et donc ça parasite le coït.

 

Extrait : Type 2


Hottie (susurrant sensuellement à l’oreille de Ze-geek) : Talk dirty to me.

Ze-geek : Hum, voyons…. (passant sa main dans le dos de la H. tout en réfléchissant intensément à la résolution de cette équation différentielle nouvellement posée)… oh, tu as les rhomboïdes tendus dis-moi. [pour ceux qui, comme moi, ignoraient le sobriquet si poétiquement attribué à ces muscles de notre humaine anatomie, voici de quoi les situer – oui ce blog a une visée éducative que nous revendiquons haut (oui!) et fort …].

Hottie : J’ai dit “dirty”.

Ze-geek : Ah ok. Alors, hum… ton clitoris me semble bien turgescent et…

Hottie : “DEUR-TI” !

Ze-bolosse (fronçant les sourcils en tentant de se souvenir des conseils prodigués dans la vidéo conseillée par un pick-up artist bienveillant de sa connaissance – mais en vain) : Ok ok ! Veux-tu donc que je me consacre à la mise en place d’un préservatif contraceptif au niveau de mon appareil génital afin que nous puissons procéder à l’acte copulatoire stricto sensu ?

Hottie :

 

Conseil : Faut pas les forcer ceux-là. SURTOUT pas leur dire “Talk dirty to me !”. Vous pourriez vous prendre une vulve dans la face (ça fait presque aussi mal qu’un coin d’étagère dans l’âme).

 

      b.  Le poète volubile

 

Dans la même veine, mais avec beaucoup plus d’assurance, nous avons le loquace. Mais le loquace pas du tout dirty qu’on a juste envie de bâillonner (et pas pour les bonnes raisons).  


chut2_compressed

 

Le poète-pas-dirty-pour-un-sou : Que tu es belle ! On dirait une nymphe étendue au bord de l’eau.

Hottie : Ah euh, ok. Et donc, tu as envie de lui faire quoi à la nymphe ?

Le PPD (ton chantant) : Oh j’ai envie de la regarder pendant des heures.

Hottie : Tu veux pas la démonter comme une pendule plutôt ?

Le PPD (chantant toujours) : Une pendule ? Que nenni, ma mie! Je veux la caresser de mon regard langoureux et épouser chaque courbe de son corps d’Aphrodite.

Hottie (ayant une énorme envie de lui proposer une tasse de café) : Et la défoncer, ça t’dirait pas ?

Le PPD (déchantant) : Que tu es crue…

Hottie : Oui ça m’fait cet effet quand je m’prends une cuite (ho ho ho). Bon, tiens une idée comme ça qu’elle me vient : et si tu utilisais ta langue pour faire des trucs productifs ?


Résumé et conseil : Il ne s’arrêtera pas car il est par essence intarissable. ET il ne sortira pas de son registre. Solutions envisageables : Lui trouver de quoi lui occuper la langue. Ou, à défaut, mettre des boules quiès. Ou sortir le chatterton.

 

 c.  Le profil Paul Walker

 

Pour résumer le profil Paul Walker, facile. C’est: contracte tes croquignolets petits abdos et ferme ton adorable petit clapet avec ta belle petite mâchoire carrée qui me fait trop triper surtout quand elle est immobile (pas parce que c’est un Yuka et qu’il a rien à dire hein - enfin sûrement mais c’est pas le propos - mais surtout parce que sa voix, c’est juste pas possible).

 

Paul_Walker


Autre appellation : le syndrôme David Beckham. Le mec est ultra mouillant vu comme ça de loin dans le brouillard, mais dès qu’il se met à parler, c’est Donald Duck rencontre Michael Vendetta.

 

Dernier Paul Beckham en date : il y a deux semaines, à Punta Cana

(je vous avais dit que je vous en reparlerais).

 

Taillé en V (avec le grand V du ratio épaules/taille et le petit V au niveau de l’aine, vous visualisez les filles? – le truc trop sexy qui me rend personnellement totalement dingue), avec les abdos en tablettes de Galak (sans le caleçon de la photo,  jésus-marie-joseph-l’âne-et-le-boeuf), les épaules d’un bûcheron canadien qui a passé toute son enfance à chasser le caribou et construire des cabanes en rondin (pas en legos, avec de vrais rondins pesant un quintal la pièce, lui), le pec ferme, la fesse rebondie, ça mérite d’ailleurs un point virgule de pause tellement je suis toute chose rien que d’y repenser ; bref quand je l’ai vu sur la plage, si joli au milieu des grains de sable dans son pantacourt Oxbow dont les motifs à fleurs me hurlaient du plus profond de leurs chalices : “j’ai un look de surfeur mais je surfe pas, ma planche est dans mon calbute”, mon horloge interne s’est déréglée et le monde autour est entré en phase de liquéfaction avancée.

 

Et j’ai dit à la maréchaussée (vous vous rappelez? ceux qui m’ont enseigné la mythique expression “tu peux laisser les clés dessus”) :

“Ouhla, celui-là, je me l’étalerais bien sur une cracotte à la fraise au ptit dèj’.

-    - Ah ouais, j’dois dire il est taillé le salaud. Il t’plaît? Bon attends j’y vais.

-    - Euh, Dirty Harry, on n’a pas passé l’âge?

-    - Ya pas d’âge pour l’entraide à la nique. En échange, tu m’arranges un truc avec la Russe aux gros einss là-bas. J’cause pas l’russe ni l’ingliche moi, par contre je mettrais bien au fond ce soir.

-    - Tu quoi?...

-    - Je taperais bien dans la motte.

-    - Vous êtes des oufs de la métaphore dans la maréchaussée…

-    - Ouaip. Bon allez, je vais t’aider à te faire cuire les miches, j’reviens.”

 

Trois minutes plus tard, j’avais le Mek-en-V devant moi. Et vous savez quoi?

J’ai rougi.

Vi.

Du sang a afflué à mes chastes pommettes.

 

Parce que d’abord j’ai cru me retrouver en 5ème quand mon ex-meilleure-amie-cette-salope (oui c’est son nom), qui a voulu me friender cinq fois sur FB ces deux dernières années soit dit en passant non mais elle croyait quoi ste pouffe; que ce fut bon de cliquer frénétiquement sur “ignore” cela dit, la vengeance est une soupe picard qui se savoure encore congelée… Je disais donc : … quand Machine-la-grognasse (oui c’est toujours son nom) était allée voir le mec qui me faisait triper du haut de mes 10 ans et demi, malgré son prénom emprunté au rayon des substituts de repas (Gayelord – contrairement au Taboulé de Wonder, ce prénom-là est véridique – il le portait très bien d’ailleurs, il était aussi insipide et indigeste que de la poudre protéinée saveur fruits tropicaux).

Et aussi parce que la vue de ses pecs en gros plan me fit l’effet d’Hippolyte devant Phèdre, Roméo devant Juliette, voire (attention, le simili va atteindre les sommets paroxystiques de l’hyperbole) : Mathias devant Lucile.

 

En un mot, j’étais toute chamboulée.

 

Jusqu’au moment où il produisit un son. Et là la comparaison avec la tragédie grecque prit tout son sens et le pathétique de la situation se transféra de ma personne à la sienne. Effet instantané : Fermeture des vannes.*.

 

Il était québecois.

 

Moui (notez que je vous avais doucement préparé le terrain avec ma comparaison du bûcheron partant à la chasse au caribou – je ne voulais pas que vous tombiez d’aussi haut que moi, ça m’faisait mal à l’avance, j’suis attentionnée comme bloggeuse, lecteurs, hein ?).

 

En tout cas, dans ma tête, ce fut : Tabernacle. Sacristie. Oh mon gode. Woe is me.

 

Car il avait un accent québecois qui, en plus de convier à mon esprit en un millième de seconde Courtemanche, Céline Dion, Garou et Eric Lapointe réunis, qui donc en plus d’être un total turn-off, était absolument in-com-pré-hen-sible.

 

* Spécial bonus similis :

 Comparaison pour les Gourmet(te)s : C’était comparable à déverser 10 litres de salive à l’idée de déguster un gros chou à la crème bien déca-goulinant qui a l’air trop orgasmique dans la vitrine du boulanger, à mordre dedans toutes canines dehors après avoir fait 15 minutes de queue (non, ce n’est pas sexuel – pas tout le temps quand même) pour finalement se rendre compte que c’est rempli de fruits confits dégueux qui ont macéré toute la nuit dans une liqueur à l’orange également dégueue. C’est l’effet “beurk-alors-que-miâm”.

 Le Québecois : même ascenseur émotionnel gadelmalehien.


dark_chocolate_sexual_benefits


Comparaison pour les Geek(ette)s : Ou comme lorsqu’on reçoit un nouveau téléphone portable tout beau top design ultra dernier cri avec ses 23000 points Bouygues Telecom (merci le hors-forfait), qu’on saute partout dans son appart’ en poussant des cris hystériques tellement il est bô-et-fort-et-intelligent-et-drôle (non je ne fais pas de transfert) et qu’on se rend compte au bout de 3 heures de manipulation (toujours pas de transfert) qu’on n’est pas né avec des doigts au format adapté au clavier tactile et qu’on est obligé d’ENLEVER ses gants quand on reçoit un appel l’hiver (= 8 mois de l’année) alors que ça pèle sa mère en parka dehors. Et c’est censé s’appeler “nouvelles technologies” et révolutionner notre quotidien en le simplifiant ??

 Toujours est-il que le Québecois : Même combat.

 

Extrait :

Québecois-en-V : “mhagkdufznaa,dkndnekgndfmglz”

Hottie : Pardon ?

QenV : “mhagkdufznaa,dkndnekgndfmglz”

Hottie : Euh… oui (?!).

QenV : Ô mé c’est feune çô.

Hottie (intérieurement: putain “fun” ! de l’anglais, yaaaay, j’ai compris là !) : Oui oui oui !

QenV : J’m’âppole Gordon. Et touè ?

Hottie : Gordon ??? Comme Flash ? (oh mon dieu, à tous les coups, c’est le surnom que lui ont donné ses ex – un éjaculateur précoce dans un corps de Batman, la vie est injuste).

QenV : T’viand’où ?

Hottie (à elle-même : je crois qu’il m’a demandé ma ville d’origine) : Euh de Paris.

QenV : Ôôôôô. Mé cé louan, çô.

Hottie : 10h de vol, oui.

QenV : T’ôs kel âge ?

Hottie : Euh, tu m’donnes quel âge ?

QenV : Ben côm moi lô.

Hottie : Et t’as quel âge ?

QenV : Dizuitte.

Hottie : Plaît-il ?

QenV : Plékoi ?

Hottie : T’as 18 piges ??? Genre à quelques mois près je pourrais aller en tôle ?

QenV :

Hottie : Enfin rien. Et moi, oui, aussi 18. Voilà. A quelques mois près (hum hum).

 

[APARTE D'IMPORTANCE :

Je tiens à remercier maman, papa, mes deux cobloggeuses chéries, la nature, le créateur du premier fond de teint et le demi-dieu La Roche-Posay qui ont tous contribué à leur manière et leur échelle à me faire vivre ce moment antho-fucking-logique où un mec de 18 ans a vraiment cru qu’on était nés la même année].


Hottie : Et sinon tu m’racontes quoi d’beau ?

QenV : mhajdmdmroinknskmaamamahdndekeleeknkenknekrne.

Hottie : Ah ok…!!!

QenV : Ôn s’vouô ssouar au club lô ?

Hottie : Euh club?! Oui oui! Voilà. Bye. Hein. Feune !”

 

silence_is_golden

Je vous ai fait la version courte, mais en gros je lui ai fait répéter systématiquement chaque phrase deux ou trois fois (au-delà je faisais semblant d’avoir compris en accompagnant un hochement de tête d’un gloussement niaiseux).

 

Du coup, le soir avant d’aller au “club”, me suis enfilé quinze Black Russians (non, ce n’est pas une métaphore) afin de pouvoir faire abstraction de l’accent et pouvoir lécher du pec en toute quiétude.

 

Extraits dialogués de séance de lego avec un invidu de sexe MouainOnz affublé de l’accent *sigh* québecois :

 

Hottie : Tu viens sur le lit?

QenV : J’pô? C’est vré?

Hottie (to H : prends sur toi, c’est pour le blog) : Oui, oui, viens donc.

Hottie lui sautant dessus et lui attrapant les gosses pour donner le ton.

QenV : Ôôôh, oh bôh vous les Françéz…

Hottie (to H : bon faut vraiment que j’fasse quelque chose, l’effet des 15 Black Russians commence à se dissiper là, jvais pas tenir jusqu’à l’éjac’ :  allez, 1ère tentative, j’la fais soft) : Hum…. chut !

QenV (considérant mon string en dentelle transparente et bloquant sur son petit noeud – … au string) : J’pô l’enlever lô ?

Hottie : Euh, oui, c’est une idée celle-là qu’elle est mirobolante. Mais euh comment dire… : CHUT !

QenV (considérant son jean) : J’pô les enlever ?

Hottie : Les ?

QenV : Oui, enlever mes pantalôns.

Hottie : Tes… ??

QenV : …

Hottie (laissant ses grands chevaux de linguiste s’emballer) : Putain, mais c’est quoi cet anglicisme ? J’pensais que vous, les Québecois, vous luttiez contre l’invasion anglophone, vous magaziniez, tout ça !!?? Pourquoi vous dites “les”, yen a qu’un des pantalons bordel !!!

QenV (mé keskel racônte lô?) :

Hottie : Bon OUI ! Tu peux les enlever – l’enlever, on s’en tape du pronom !! Tu peux TOUT enlever, vas-y bazarde! Mais chuuuut, bout de crisse !

QenV : Mé pourquôi chût ?

Hottie : LES VOISINS, OSTENSOIR ! ILS SONT EN VACANCES, ILS VEULENT DORMIR – UN PEU DE RESPECT, ON VOUS APPREND QUOI AU PAYS DES ORIGNAUX, BAPTÊME ????!!!!

QenV : Ahhhhh! Mais msdkflkgkjnzergjkfnskf,d f;sdfkjshdfglk:nerg;rgre;er:re… ??!!

Hottie :

 

De guerre lasse, je lui gobai les couilles pour me calmer – et surtout pour qu’il arrête de jacter. Mais au bout de deux coups de langue, le bûcheron faisait jaillir sa liqueur de sirop d’érable.

M’apprêtant à remettre mon string, l’air un peu contrite, je fus néanmoins stoppée dans mon élan.

 

“T’es rrredi ?

-    - J’suis quoi ?

-    - Redy ?

-    - Redy comme l’anglais ready comme le français prête ?

-    - Euh oui.

-    - Prête à ? (me barrer ? ah non, on est dans ma chambre; te buter ? ) Mais tu viens d’éjaculer là, t’as pas vu ?

-    - Et alôrs ? Cô s’vouô kta jamé couché avec un Québecois, touê.”

 

Et là il m’embrocha sur son rondin et me pique-niqua gaiement – ce qui clarifia immédiatement la communication entre nous, comparable jusque là au radeau de la Méduse pédalant dans la soupe aux choux, et redora le blason de la gente masculine québecoise à mes yeux, mes oreilles, mes chakras et autres cavités.

 

Bon en 3 minutes chrono, pénétré c’était pesé, mais au moins il avait arrêté de parler, donc j’avais pu me concentrer sur le léchage frénétique des abdos en acier trempé genre Superman en caoutchouc rouge peut aller se rhabiller. Mon ego était comblé – et j’avais mon rabbit dans ma valise pour me terminer.

 

 

Conclusion de cette première partie :

 

A ajouter au parfait baisenville made in 2011 : un rouleau de chatterton (voire deux), ou bien emprunter à mon ex-coloc qui se reconnaîtra son casque militaire anti-bruits.

 

Your Hushness


pin_up6

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

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Commentaires
F
Tu sais, nous les québécois ne sommes pas tous illettrés, ainsi qu'incompréhensible dans notre language, pas plus que nous ne naîssons avec des abdominaux découpés et durs comme la pierre. <br /> Sinon, j'ai bien aimé cette histoire avec le québécois, j'en étais plié en deux ! Parcequ'il est vrai que le jargon québécois est parfois simplement incompréhensible, et que là, tu me semble être tombé sur un cas spécial ! xD du genre un gaspésien...<br /> <br /> Voila, merci pour l'article.
L
Moi qui n'avais jamais pensé à le ranger avec les sextoys...<br /> Merci hottie, c'est une révélation ;)
A
Pourquoi ne suis je pas né Québecois avec des tablettes de chocolat ?<br /> <br /> La vie est cruelle parfois ;)
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