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What Henry Knew
16 décembre 2010

Le poil : sa vie, son œuvre.

23Le poil est, tu en conviendras, lecteur, un sujet sensible. Mais avons-nous peur, chez WHK, des questions qui divisent les foules, font s’arracher les cheveux et tourner les réceptions mondaines en batailles de poissons Astérixesques ?

Nan. Tu croyais que c’était un blog sur les macarons, ou quoi ?

Ici, on n’est pas des mauviettes. On met les mains dans le cambouis, on enfile nos maillots en lurex et on saute dans la boue métaphysique. On lutte, on sue, au risque de foirer nos brushings. Oui, chez WHK, on se bouffe de la complexité à la truelle, quitte à te choquer, quitte à te froisser et à remettre en cause tes certitudes les plus profondément enracinées. (Mais t’aimes ça, hein ? Petit vilain, va.)

Je te vois, lecteur, frémir, déjà, à l’idée que je vais aborder le sujet pileux. D’anticipation. D’appréhension. D’excitation. Wonder va nous parler du poil. Oh que oui. Et laisse-moi te prévenir, mon lecteur, je ne vais pas te caresser dans son sens. Oui, parfois, il faut savoir appuyer là où ça fait mal, enlever le sparadrap doucement et se mordiller la lèvre inférieure pendant l’opération. 

En plus, je te ferai remarquer que le poil, ça tient chaud. C’est donc un sujet de saison, comme le chou frisé, le panais et le topinambour. Oui, Wonder se préoccupe aussi de développement durable.

tibert_sen_leche_les_couillesAlors, le poil : parlons-en, et plus vite que ça.

Le poil énerve, le poil agace, le poil fait honte. Sûrement parce que le poil nous rappelle notre nature animale. Je partage le poil avec Henry, et, avec tout le respect que je dois à Henry, Henry se lèche les couilles devant la concierge.

C’est là le cœur du problème, ou sa racine, tant qu’on en est à filer la métaphore pileuse. D’un côté, le poil est fort, sauvage, il a du chien. Le poil dit : rien à foutre. Fuck Bic, screw Gillette. D’un autre, le poil nous éloigne de la civilisation, il nous semble préhistorique. Il serait l’apanage du hippie qui pue et préfère le chanvre et le soja au cuir et au bifteck. Paradoxe. De quel côté se trouve la force ? Dans la revendication effrontée d’une toison indomptable ou dans la maîtrise sans faille des techniques les plus sophistiquées d’épilation ? 

Pour répondre à ces questions ô combien turlupinantes, je vous propose une odyssée pileuse, une fresque en trois étapes, qui nous fera passer par tous les états du poil, et je promets que ce ne sera même pas tiré par les cheveux. Oui, je sais, je suis poilante. Haha.

***Effet d’annonce : Mon fan-club m’ayant demandé des nouvelles de Zac – OH OUIIIIIIII ! s’écrie la foule en délire – vous en aurez à la fin… Si vous êtes sages. Slash! ***

Part I : « Et soudain, c’est le drame. » Principe du poil.

Bon. Je te dois des explications.

Si je prends aujourd’hui la parole, si je me saisis du micro telle un Zac au plus intense de ‘She’s the One’, avec toute l’énergie du fanta orange qu’il vient de descendre sauvagement, c’est que, ces derniers mois, je me suis trouvée maintes fois perplexe, déboussolée, effarée. J’ai découvert – étais-je encore innocente ? – qu’auprès de nombre de mes congénères, le poil était mal-aimé.

Oui, quelle ne fut pas ma surprise, après des années de rencontres subcouettiques, de tomber sur des partenaires de batifolage qui semblaient s’étonner de ce qu’ils trouvaient sous mes vêtements. « Mais, euh… c’est un choix ? ou un non-choix ? », « Ah tu sais, moi, j’aime les lignes épurées… », «  Ah non, le poil, je peux pas ! Ca me rappelle l’Origine du Monde ! et ma mère. » (Allo,  Sigmund? We have a problem…)

tenebres

Pleine de bonne volonté, et – il faut le dire – très en manque de cunni, j’allais m’exécuter. J’avais le rasoir à la main, la mousse épilatoire sur le bord de la baignoire. La lame brillait sous la lumière blafarde de mon ampoule à économie d’énergie, prête à faire de moi une partenaire aussi lisse qu’un galet sur une plage bretonne dans la lumière du petit matin, à la fin d’une longue nuit passée à être léché par les vagues (Pour un érotisme du caillou, esquisse n°1).

Quand tout à coup : impossible. Ma main fut arrêtée par mon daemon personnel, qui venait de surgir de derrière le rideau de douche, surplombé d’une bannière INTERVENTION (piquée chez Weight Watchers sûrement), et qui, les yeux exorbités, s’écria : « Arrête, malheureuse ! Tu te mutiles ! Halte au galet ! Gardarem lou poils !».

Il fallait se rendre à l’évidence : chez moi, le poil n’est pas une simple masse de kératine et d’écailles. C’est un principe inaltérable. Oui, le poil : article 5 de la Constitution Wonderienne.

J’ai rincé la mousse, je suis sortie de la baignoire, et après avoir enfilé un kimono en soie et fumé un cigare avec François (c’est le prénom de mon daemon, ses parents étaient Mitterrandistes), je me suis assise à mon secrétaire pour te dire pourquoi, lecteur, non seulement j’aime bien le poil, mais en plus, j’y tiens.

Part II : « Tu vois cette cacahouète ? Elle a du poil. » Le poil, symbole viril.

Toute adolescente encore, j’étais fascinée, troublée, émue par les cheveux des hommes, raison pour laquelle j’avais fondé, avec une proche amie des spécimens à poils longs (et si possible soyeux) la SPMCL – Société Protectrice des Mecs à Cheveux Longs (rebaptisée par une autre amie, pour des raisons d’internationalisation : Chevelos Longos United). Cette obsession devait me venir d’une association plus ou moins consciente entre la longueur du cheveu et les goûts musicaux, ayant toujours été Rockeuse ascendant Grunge (mais le sujet du cheveu musical dépassant les objectifs de ce blog,je le remise dans ma boîte à idées et j’en reparlerai en d’autres lieux). Enfin, voilà, j’ai toujours eu un faible pour le cheveu long, et encore aujourd’hui je me surprends à m’émouvoir sur la mèche d’un adolescent – c’est mal, c’est mal, je sais, il ne faut pas. Mais quoi, c’est pas ma faute si la mode aujourd’hui correspond à mes fantasmes capilaires. Puis avoue que tu meurs d’envie de savoir comment va Zac, lecteur. Ca vient, patience.

(Bande son: Pavement, Cut your hair).

En tout état de lieu, le poil fait viril. Que dis-je: le poil EST la virilité car il est l’expression la plus visible de la testostérone. Pour les guerriers faisant la queue pour le Valhalla comme pour les métalleux, la tignasse, c’est la force. Petrol Hahn, mes enfants! Quand j’y pense, si ça se trouve, ce sont justement les pubs pour cette lotion promettant aux mâles une fière crinière de lion qui m’ont à tout jamais perdue pour les chauves. Petrol, comme le roi du, comme noir et cher (non, pas Loir et Cher, hein, quoique c’est mignon aussi, voir Michel Delpech), et HAN. Style: “Je te retourne contre le mur, je soulève ta jupe et, HAN, prends ça”. Rrrrhhhhh, trop mâle.

Mais bon, voilà, le poil est viril, et donc, la société l’interdit à la femme. Notre société patriarcale hue ses aisselles touffues et lui file un rasoir rose avec une mousse hydratante à l’aloe vera, alors qu’elle applaudit les jambes velues de l’adolescent devenu homme. Injustice du genre. Oppression du poil féminin! D’ailleurs je ne sais pas pour vous, mais quand je regarde le schéma suivant du poil, bizarrement, ça me rappelle un attribut masculin. Attention : piège, il ne s’agit pas de la pomme d’Adam.

 

poil

(Faut pas déc : vous avez vu la gueule du capillaire ? Il a pas l’air d’avoir rendez-vous avec un ovule ?)

Donc voilà, chez mes amants pilophobes, le sous-entendu est bien le suivant : si tu ne te ratiboises pas la toison, tu n’es pas féminine. C’est que tu te laisses aller ou que tu t’en fous.

Mais il y a pire : ils appliquent ce dictat anti-poils à eux-mêmes. Oui, il semblerait que chez les -8 à -13, l’activité sexuelle requière le rasage à blanc. Ca fait plus propre, qu’ils disent. 

Et là, je m'insurge.

Part III : Je veux du poil.

Contre-sens. Le poil, ce n’est pas sale. Convoquons un moment l’esprit de Doc et Difool (aïe, ça me date au carbone 14, ça) : le poil advient à l’individu lors de la maturité sexuelle. Le poil dit donc : c’est bon, on peut baiser. En voiture, Simone! (Il est old-school, le poil).

L’absence de poil, c’est la marque que la personne sous ta couette est soit une Barbie, soit un enfant de 10 ans. Une fille sans toison pubienne, pour moi, c’est une petite fille ou du plastique. Pas la meuf que tu vas prendre en brouette slovaque dans le salon. D’ailleurs je ne suis pas la seule à le penser : la preuve.

Le problème prend des proportions épiques lorsque tu es un puma. Laisse-moi te dire, lecteur, que quand tu te tapes déjà un -13, le mercredi après-midi de surcroît, à l’heure de Frog et Fou Furet sur Gulli, la découverte d’un poil dans son boxer Calvin Klein, ça permet d’arrêter de voir la tête de Dutroux au-dessus de la frange de Zac.

Et puis aussi, merde, faut savoir ce qu’on veut.

J’ai toujours pensé que pour s’envoyer en l’air, il fallait le mériter. Que les mauviettes ne prenaient pas leur pied. Le sexe, c’est dangereux, c’est sale, ça sent fort et c’est gluant. Un peu comme le fromage, quoi. D’où ma théorie sur la forte corrélation bon coup-amateur de fromage.

No_hair

Bush

C’est un peu comme les films gores. T’es pas une mauviette, tu te tapes la scène avec du sang vert. Tu veux t’envoyer en l’air? Tu mets les doigts dans le gluant et tu ne pinces pas le nez. Et surtout : tu embrasses le poil dans toute sa complexité.

En plus, un sexe rasé, ça dit : je savais que j’allais me retrouver à poil (ou pas) devant toi, DONC j’ai préparé le terrain. Et moi, j’aime pas qu’on me prenne pour une faible femme. C’est comme enlever les arêtes de mon filet de saumon ou couper mon magret en morceaux. Non mais oh, vous m’avez lue? Je ne suis pas une gamine, je suis une femme, je n’ai ni peur de la virilité, ni du poil. Et pourquoi pas remplacer les bites par des prothèses en plastique et le sperme par du sirop d’orgeat tant qu’on y est ?

Autant faire un scrabble tout de suite, et on n’en reparle pas.

Voilà, je descends de ma tribune, jusqu’au prochain poil à gratter.

Mhmm ?.... Quoi ?... Qu’est-ce qu’il y a, « j’oublie pas quelque chose ? »

AH OUI !

Donc. Suite aux demandes répétées de mes fans, des news de Zac : il va bien, il a fini ‘Turn me up like the radio in your room when Tokyo Hotel is on’, il va s’attaquer à ‘It’s Unfair (Parents Suck)’, et il a racheté du Viveldop. Oui, mais Wonder, me direz-vous, nous on veut savoir : es-tu rentrée dans son slim ? Est-ce qu’il y cache des pokemons ? Et surtout, a-t-il des poils ???

Et je vous répondrai : la suite au prochain post...

Your Wonderness

 

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